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2023, une « année blanche » pour la Bio

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Le marché Bio en 2023 s’élève à 12 milliards d’euros, selon les chiffres de l’Agence Bio publiés jeudi 13 juin, soit une évolution de 0 % avec 5M€ de chiffres d’affaires supplémentaires. Cette quasi-stabilité est la résultante de plusieurs facteurs que sont la hausse des prix des produits alimentaires bio de +7,7 % et la baisse des volumes d’environ -7 %. La part des dépenses allouée au bio par les Français se réduit toutefois, passant de 6 à 5,6 %.

 

Comme l’a souligné Jean Verdier, président de l’Agence Bio, en préambule, « 2023, est une sorte d’année blanche pour la Bio ». Et ce malgré le fait que « les produits bio ont été moins impactés par l’inflation » (7,7 % contre une inflation globale alimentaire de 11,8 %).

Autre enseignement de ces chiffres : le marché Bio dépend toujours quasi exclusivement de la consommation à domicile (91 %) et seulement à 9 % de la restauration hors domicile (8 % pour la restauration collective et 1 % pour la restauration), un secteur sur lequel mise l’Agence Bio pour relancer la consommation. « La RHD constitue un débouché qui doit se développer », a appuyé Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio, rappelant qu’un « agriculteur qui n’est pas bio a potentiellement 25 % de ses débouchés en hors domicile. C’est donc important que le Bio puisse diversifier et vendre plus que ce soit dans les cantines et les restaurants ». Rappelons que la France compte 180 0000 restaurants et 80 000 cantines, pour lesquelles la loi EGAlim impose 20 % de Bio. 

Laure Verdeau a, à cet effet, annoncé que si les dépenses ont augmenté (avec l’inflation) en RHD, d’où sa croissance annoncée en valeur absolue « en proportion, ça a été stable en restauration commerciale et en repli en restauration collective » (6,41 % en 2023 vs 7 % en 2022).

 

Achats alimentaires : +70M€ de CA en réseau Bio

Du côté des circuits de distribution, mis à part la grande distribution, tous les réseaux enregistrent une évolution positive de la valeur des ventes. Les Français font leurs achats alimentaires Bio pour 50 % en GMS (-3,8 % vs 2022 – une baisse moins marquée qu’en 2022 où elle était de -8 % vs 2021) et à 28 % en magasins bio (+2,2 % en valeur soit une progression de 70 M€ de CA).

La vente directe grimpe à 14 % (+8,7 %), représentée par 26 800 fermes bio (43% des fermes françaises), preuve pour Laure Verdeau de l’attrait des consommateurs Bio pour le local. Ce chiffre devrait encore augmenter, puisque 60 % des nouvelles fermes bio installées en 2023 pratiquent la vente directe. Les artisans et commerçants concentrent quant à eux 8 % des achats Bio alimentaires, en hausse de +4,3 % vs 2022, « grâce au dynamisme des vins bio chez les cavistes et à l’essor des épiceries alternatives de proximité dont l’assortiment comporte 50 % de produits bio en moyenne ».

Pour développer les ventes, l’Agence Bio mise sur la campagne #BioReflexe, à laquelle notamment Carrefour et Système U ont souscrit, une bonne nouvelle alors que la grande distribution a déréférencé environ 10% de Bio.

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Les estimations Bio Linéaires :
toujours au plus proche du marché Bio

Bio Linéaires, dès janvier dernier, annonçait dans son Bilan 2023, une estimation du chiffre d’affaires en réseau Bio de 3785 millions d’euros (alimentaire + non alimentaire) dont 3287 en alimentaire (BL N° 111, p.35), soit 30 M€ d’écart (0,8%), avec celui donné ce 13 juin par l’Agence Bio qui annonce 3 317 millions d’euros de CA alimentaire en réseau Bio.

Pour rappel, Bio Linéaires avait présenté son Bilan de la distribution bio 2023 lors d’un webinaire du Cluster Bio, le 27 janvier dernier.

« Une production plutôt atone en 2023 » 

Du côté de la production, celle-ci a été « plutôt atone en 2023 », dixit Laure Verdeau, la surface bio recule de -2 %, soit 54 186 ha en moins. Il s’agit principalement de surfaces fourragères et de grandes cultures. La France compte 10,4 % de surfaces Bio (vs 10,5 % en 2022) – 89 % certifiées et 11 % en conversion – loin encore de l’objectif de 18 % de surfaces bio. 

« Clairement la cible a été manquée, non seulement les céréaliers ne passent pas en bio mais pire, plusieurs d’entre eux arrêtent. L’erreur a été de supprimer l’aide au maintien et de refuser de la remplacer par un soutien sérieux sur l’écorégime en faisant croire que le consommateur assumerait seul le coût de la Bio », réagit Loïc Madeline, référent professionnel PAC à la Fnab, dans un communiqué. La Fnab qui demande par ailleurs l’augmentation de l’écorégime bio à 145 euros par hectare et par an et le fléchage de 100% des paiements pour services environnementaux du ministère de l’Ecologie vers les fermes Bio.

 

Pas de vague de déconversions 

Par contre, l’Agence Bio a insisté sur le fait que les déconversions n’étaient pas aussi importantes que certains auraient pu le laisser penser. En effet, la France compte un solde positif de 2 % entre les arrivées (7 % de nouveaux) et les sorties (5 % des effectifs). Ce solde se réduit chaque année depuis 2020.

Mais s’il y a plus de producteurs, il s’agit désormais de surfaces plus petites. 99 % des surfaces en moins (54 000 ha) étaient des grandes cultures (24 000 ha) ou des surfaces fourragères (29 000 ha). Ces deux catégories pèsent respectivement 27 % et 58 % des surfaces bio soit 85 % de la SAU totale bio. Elles baissent chacune de 3 % et 2 %. Dans une moindre mesure, la filière légumes décroche avec 6 % de surfaces en moins.

Laure Verdeau a pointé « la problématique d’avoir un marché du Bio en berne » alors que la  demande reste forte dans « les champs » avec 40 % des agriculteurs souhaitant s’installer qui veulent produire en Bio. L’occasion de rappeler que le Bio est un gage de souveraineté alimentaire alors que 83 % du bio consommé en France est origine France.

La référence pour les professionnels de la distribution bio spécialisée et alternative

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