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Comment la baisse de l’offre bio en GMS impacte les producteurs et consommateurs

L’analyse des courbes des ventes et de l’offre bio sur les 24 derniers mois révèle une réduction significative de l’offre en GMS, accompagnée d’une baisse des volumes vendus.  Si le chiffre d’affaires poursuit sa baisse, mais de manière moins prononcée que celle de l’offre et des volumes, la réduction de l’offre et ses répercussions sur les producteurs soulèvent des interrogations majeures.

 

Une réduction notable de Bio en GMS

L’observation des courbes d’évolution des ventes et de l’offre en bio sur les 24 derniers mois démontre que la grande distribution (GMS) continue à réduire son assortiment de produits bio, bien que cette tendance s’accentue à un rythme moins rapide qu’auparavant.

Sur la période de P9 2022 à P8 2023, la baisse de l’offre en bio atteint un cumul annuel mobile (CAM) de -12 %, tandis qu’entre P9 2023 et P8 2024, cette diminution s’établit à -8,8%. Ces chiffres traduisent une réduction progressive mais notable de la présence des produits bio dans les rayons des grandes surfaces.

Concernant les volumes, une tendance similaire se dessine. La baisse s’élève à -11,3 % entre P9 2022 et P8 2023, et à -8,3% pour la période suivante, P9 2023 à P8 2024. Cette diminution témoigne d’une érosion des quantités de produits bio vendus, impactant directement les consommateurs et les producteurs.

 

Une baisse moindre du chiffre d’affaires Bio

Toutefois, la baisse du chiffre d’affaires ne suit pas exactement la même trajectoire. Entre P9 2022 et P8 2023, le chiffre d’affaires bio en GMS n’a reculé que de -1,5 %, une proportion bien plus modérée que celle des volumes ou de l’offre. Sur la période suivante, de P9 2023 à P8 2024, le chiffre d’affaires affiche une baisse plus prononcée de -5,1 %, mais reste loin des réductions constatées pour les volumes et l’offre.

Cela amène à deux hypothèses principales. La première est que la GMS a choisi de conserver dans ses assortiments les références bio les plus valorisantes, c’est-à-dire les produits à forte valeur ajoutée. La seconde hypothèse, que des informations non publiables pour le moment corroborent, est une augmentation des marges sur les produits bio, permettant ainsi de compenser la baisse des volumes par des prix plus élevés.

 

Double impact sur les producteurs et consommateurs

Cette situation pose la question des répercussions pour les acteurs de la filière, en particulier les producteurs.

En effet, la contraction de l’offre bio dans les grandes surfaces se reflète dans les chiffres alarmants de l’agriculture biologique en France : une perte de 54 000 hectares en bio a été enregistrée récemment. Les producteurs, en première ligne de cette contraction, voient leurs débouchés se réduire, fragilisant ainsi l’avenir de nombreuses exploitations.

Enfin, il est pertinent de se demander si cette évolution impacte également les consommateurs. Avec une offre réduite et des prix potentiellement plus élevés, c’est peut-être aussi nous, consommateurs, qui sommes victimes de cette transformation du marché bio en GMS. Alors que la demande pour des produits respectueux de l’environnement et de la santé persiste, la contraction de l’offre dans les circuits de distribution de masse pourrait décourager certains acheteurs, voire les détourner du bio.

La dynamique en cours souligne donc un paradoxe : alors que le besoin de transition écologique devient de plus en plus pressant, les choix stratégiques des grandes surfaces risquent de freiner l’essor du bio, au détriment à la fois des producteurs et des consommateurs.

 

Philippe Delran

La référence pour les professionnels de la distribution bio spécialisée et alternative

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