Avec sa nouvelle campagne, lancée le 20 novembre « Bio ? Na Logo ! » (« Bio ? Bien sûr ! ») le ministère fédéral de l’Alimentation et de l’Agriculture (BMEL) met en œuvre une des 30 mesures de la « Stratégie nationale bio 2023 ».
L’objectif de la campagne est de communiquer sur la valeur ajoutée de l’agriculture biologique pour la société et de renforcer la confiance dans la réglementation et dans l’étiquetage des aliments bio. La campagne s’adresse aux consommateurs et à tous les acteurs de la filière
Quel que soit le canal de distribution, renouveler l’offre en bio est au cœur de l’actualité. On observe toujours une politique d’extension des gammes bio dans les discount et supermarchés. Par exemple, Lidl Allemagne a augmenté le nombre d’articles bio pendant l’exercice 2022/2023 par rapport à l’exercice précédent et poursuit ainsi son objectif de proposer en 2025, 10 % de son assortiment en bio. Au total, 399 articles bio sont disponibles (et de façon permanente) dans les rayons des magasins Lidl. Cette poursuite des objectifs est aussi liée au fait que le distributeur a un engagement vis-à-vis de son partenaire Bioland, l’association avec laquelle il a conclu un partenariat en 2018.
La distribution spécialisée bio a entamé sa mue de positionnement, se modernise et devrait conclure l’année avec une légère augmentation de son chiffre d’affaires (par rapport à 2022), de +2,8 % sur les trois premiers trimestres 2023. Certaines enseignes bio réagissent à la baisse du pouvoir d’achat par la création ou l’extension de leurs produits entrée de gamme comme, par exemple, Alnatura avec « Prima ! Alnatura ».
Dans la filière carnée, la situation est similaire : les produits végétaliens bio représentent 17 % des ventes de viandes bio, alors qu’en conventionnel, ils occupent une place beaucoup plus faible, voire marginale (2,7 %). Selon une étude de l’université de Hohenheim, l’Allemagne a le chiffre d’affaires le plus élevé et le plus
grand potentiel de marché pour les produits alternatifs végétaux, comparés au reste de l’Europe.
En ce qui concerne les motivations pour l’alimentation végétalienne ou végétarienne, 39 % des Allemands citent le bien-être des animaux, 28 % la santé et 27 % la protection du climat comme raisons de leurs choix et attitudes alimentaires. La tendance de l’alimentation végétalienne/végétarienne est également suivie par les discounters.
Aldi Süd annonce l’extension de son assortiment végétalien à 1 000 articles d’ici la fi n de l’année 2024. Ce sont surtout les alternatives à la viande, à la charcuterie et au lait qui sont mises en avant. Aldi montre ainsi une contre-offensive à son concurrent Lidl qui prévoit d’élargir son assortiment à base de plantes à environ 20 % de l’assortiment total d’ici 2030. Les produits bio, qui selon les estimations, pèsent au moins 75 % dans cet élargissement de l’offre, profiteront largement de cette évolution.
La distribution spécialisée bio, acteur historique dans la distribution de produits à base de plantes, est de fait un pilier de la nouvelle culture alimentaire : l’alimentation végétale de qualité bio.
Seulement, le discours de la filière bio a souvent été axé sur le bien-être animal et l’environnement, et moins sur la santé et sur le goût. De nouveaux produits, qui réunissent les quatre arguments forts peuvent mobiliser la génération Z pour la consommation en magasin bio – sous condition de bien communiquer par les médias sociaux. Globalement, les perspectives sont donc plutôt rassurantes.
D’une part, les prix des produits conventionnels augmentent deux fois plus vite que les prix bio. Un argument en faveur de la filière bio qui est mis en avant depuis le printemps 2023 dans plusieurs campagnes de communication (notamment celles du BNN) : « la bio résiste mieux à la crise ». D’autre part, dans certains circuits comme, par exemple, la vente directe : non seulement le chiffre d’affaires augmente, mais aussi les volumes vendus.
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